Projet Akon city a mbodiene, les discussions entre les promoteurs de Akon City et les autorités sénégalaises en attente de finalisation

Les discussions entre les promoteurs de Akon City et les autorités sénégalaises sont en attente de finalisation, avant le lancement des travaux sur le site.

Jean Charles Edouard Sarr, ressortissant de Mbodiène qui doit accueillir le projet de Alioune Badara Thiam, du nom du chanteur sénégalo-américain Akon, est d’avis que le choix du modèle administratif permettra un projet fluide, ou un projet qui va régulièrement engendrer des frictions entre les populations locales, les investisseurs et l’Etat.

Notamment, sur la question de l’indemnisation et de l’assainissement à la mesure de l’urbanisation rapide prévisible.

«L'historique du management de la gestion de la station balnéaire de Saly Portudal et ses résultats ne doivent-ils pas induire la création d’une commune de Mbodiène centrée sur les villages directement impactants et impactés par le projet Akon City ?» Par cette question suggestive, Jean Charles Edouard Sarr interpelle sur «l’organisation administrative idéale pour qu'Akon City Mbodiène se déroule au mieux, pour le Sénégal, les populations locales et l'investisseur».

Akon City est un projet d’environ 6 milliards de dollars lancé par le chanteur et entrepreneur sénégalo-américain Akon, en collaboration avec des investisseurs extérieurs.

Le site, Mbodiène, est situé sur la côte atlantique du Sénégal, à une centaine de kilomètres au sud-est de Dakar.

«Quel intérêt pour le Sénégal que le centre de gravité ne coïncide pas avec le centre décisionnel dans le management d’un investissement de 3300 milliards de FCfa ?» Cet ingénieur industriel (Maintenance Industrielle, HSE, Production) résume le problème : «Avec la configuration administrative actuelle, l’investisseur se retrouve devant un «système triangulaire» tout au long de la vie du projet (Investisseur, Ngéniéne et Mbodiène la concernée), soit beaucoup de forces de friction et d’asymétrie d’information en vue», alerte le diplômé de Polytech Nancy (Ex Ecole Supérieure des Sciences et Technologies de l’Ingénieur de Nancy, ESSTIN).

Monsieur Sarr souligne que «Akon City, ses 800 hectares et 6 milliards de dollars d’investissement, occupe exclusivement des terres autour de Mbodiène et anciennement cultivées par ses occupants.

Le village de Mbodiène dépend de la commune de Ngéniéne qui compte 24 villages.

La mairie est basée à Ngéniéne qui est le village géographiquement central.

Ngéniéne prend entièrement les décisions ; dans les années 2010, Mbodiène participait autour de 100 millions de FCfa dans les recettes de la mairie, sans recevoir l’équivalent d'un seul million pendant toute l’année ; Avec les résultats de ces dernières élections, le maire entrant s’est fait élire par les villages les moins concernés par Akon City et ses enjeux (Il a réalisé 10% à Mbodiène).

» C’est dire que Mbodiène est très sous-représentée dans les négociations en cours entre la commune de Nguéniéne et la Société d’aménagement et de promotion des côtes et zones touristiques du Sénégal (SAPCO), présentement propriétaire des terres devant être cédées au projet.

«La problématique est entre l'investisseur, la SAPCO et l'administration territoriale qui peut être directement représentée par Mbodiène et les villages environnants…» «Un projet à 3300 milliards de budget d’investissement dépasse le cadre de la région.

Pour qu’il marche, il faudra qu’il soit structuré au mieux.

Je pense qu'il est de l'intérêt du Sénégal, des Populations Locales et de l'Investisseur que le modèle administratif soit simplifié, comme cela a déjà été le cas avec Saly Portudal», plaide-t-il.

«Dans le cas de Malicounda/Saly : la gestion administrative de la station balnéaire de Saly a été recentrée par la création de la commune de Saly depuis 2008 ; soit, après 24 ans de retour d’expérience ; Malicounda est, au plus, à 3 km de Saly ; Nguéniéne est à 15 km de Mbodiène et du site d'Akon City» Selon lui, «la problématique est entre l'investisseur, la SAPCO et l'administration territoriale qui peut être directement représentée par Mbodiène et les villages environnants : plus efficace et plus rentable pour toutes les parties.

Ces villages limitrophes d'Akon City peuvent constituer une commune : Mbodiène, Guedj, Keur Cheikh (Mbind Seek), Ndiémane, Balabougou.

Ils constituent une fraction de la commune de Ngéniéne», explique-t-il manifestant un état d’esprit transparent.

«Je n’ai absolument aucun rôle dans le projet.

» Envisagée comme une ville intelligente durable, Akon City a été initialement présentée comme un centre résidentiel et commercial, avec des centres de villégiature, des condos imposants, des studios d'enregistrement, un stade et des franchises de commerce électronique.

La ville fonctionnera à l'énergie solaire et éolienne.

L’économie sera basée sur la monnaie virtuelle «Akon», une nouvelle crypto-monnaie actuellement pilotée par le chanteur.

D’après M.

Sarr : «Dans leur mise à jour disponible depuis le dernier trimestre 2021, le projet a été réorienté.

Ainsi, la phase 1 démarrera en 2022 pour s’achever en 2025.

Elle sera exclusivement axée sur : la santé publique, l’éducation et l’habitat.

» «Etant Mbodiénois, quand on parle de ce projet-là, ça m’intéresse de savoir s’il avance ou pas.

Pendant qu’ils ont gardé le silence au Sénégal, le projet est en train d’évoluer.

Depuis mi-novembre, ils ont sorti la carte de crédit Akon entièrement compatible avec Mastercard.

D’après leur dernier planning, avant la fin de ce premier trimestre, ils ont la volonté de démarrer le génie civil pour la mise en place d'un réseau de wifi maillé», développe-t-il.

Akon City prévoit notamment un écosystème d'outils et de services conçus pour les entrepreneurs, soutenu par un portefeuille multi-devises et un échange décentralisé qui permet aux utilisateurs d'échanger entre eux de manière interchangeable ou entre les principales crypto-monnaies, sans les principaux obstacles ou frais des échanges d'argent traditionnels.

M.

Sarr renchérit : «Le wallet interconnecté à la carte de crédit est présentement en test dans la ville partenaire de Mwale Medical and Technology City au Kenya.

» Un des futurs «districts» d'Akon City, dessinés par l'architecte Hussein Bakri, sera consacré aux loisirs.

Il devrait accueillir un casino, un stade multisports et un centre commercial.

Un autre hébergera des immeubles de logement et de bureaux alors que le troisième sera un «village des cultures africaines», avec des restaurants et des chalets pour touristes.

Plus loin, un hôpital général, un poste de police, un campus et des studios de cinéma, ainsi qu'un «pôle technologique».

La première phase de développement couvrira 55 hectares.

A la fin de la décennie, le complexe devrait s'étendre sur 500 hectares, avec un «district» agricole et des îles artificielles, doté d'une marina pouvant accueillir des navires de croisière.

Reste à savoir quand sortira de terre cet ambitieux projet.