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Suspension des lignes côtières Cotonou-Douala-Libreville : Air Sénégal évoque des pertes de plus de 10 milliards FCfa par an L’ancien Directeur Mamadou Lamine Sow propose une suppression de 800 postes
Publié le 18/10/2022      15  Vues      likes

Suspension des lignes côtières Cotonou-Douala-Libreville : Air Sénégal évoque des pertes de plus de 10 milliards FCfa par an L’ancien Directeur Mamadou Lamine Sow propose une suppression de 800 postes

Après 289 vols opérés en Afrique centrale, 172.

000 passagers transportés La ligne côtière considérée comme la plus importante du réseau, après l'axe Dakar-Paris-Dakar, occasionnerait des pertes de plus de 10 milliards FCfa.

Ce qui a poussé le nouveau Directeur général d'Air Sénégal à la suspendre à compter du 30 octobre.

Une mesure décriée par certains acteurs et clients.

Les lignes côtières Cotonou-Douala-Libreville ouvertes par l'ex-Directeur général d'Air Sénégal, Ibrahima Kane, viennent d'être suspendues par son successeur, Alioune Badara Fall, pilote de formation.

Une décision qui ne fait pas l'unanimité au sein de la boîte et dans la diaspora, révèle le journal l'Observateur dans sa parution de ce mardi 18 octobre.

Déjà, des ressortissants sénégalais établis à Libreville(Gabon), environ 60 000, avec le soutien de leurs cousins maliens, comptent manifester leur désaccord à travers une marche pacifique dans les prochains jours.

Cette forte présence de Sénégalais au Gabon a permis à Air Sénégal de remplir ses vols sans investir dans le marketing.

Et des statistiques révèlent que la compagnie a opéré 289 vols depuis mars 2021 vers l'Afrique centrale et environ 172 000 passagers transportés sur 235 000 sièges.

Ce qui fait de cette ligne, la plus importante du réseau, après l'axe Dakar-Paris-Dakar.

Et sur ces périodes, le nombre de passagers en transit venant de l'Afrique centrale dépasse les 1000.

Mieux, le taux de remplissage tourne en moyenne à 80% depuis mars 2021 avec une part de marché de 65% à Douala.

Mais, Air Sénégal quitte l'Afrique centrale au moment où ses concurrents, Air Côte d'Ivoire, Asky, Ethiopian, augmentent leur fréquence sur cet axe.

Et dans une lettre anonyme adressée au chef de l'Etat sur la suspension des lignes, on peut lire : «L'absence de niveau s'est illustré par la fermeture de lignes sans aucun fondement de gestion ni même mesurer les conséquences sur l'exploitation.

Ils ferment une ligne sur une période de 20 jours… Une décision que les employés d'Air Sénégal ont apprise à travers la presse (c'est-à-dire sans études ni concertation au préalable).

Que vont faire les gens qui ont déjà acheté leur billet et qui doivent rentrer le mois prochain ? Est-ce que vous avez vu la compagnie communiquer dans ce sens? Comment peut-on supprimer une ligne remplie à 97%? Il y a d'autres motivations derrière et le peuple sénégalais a le droit de savoir.

»> En revanche, la fermeture de la ligne New-York-Baltimore a fait l'unanimité, «Cette ligne devrait être fermée depuis longtemps.

C'est un gâchis», tempêtent des sources.

Contacté au téléphone pour de plus amples informations, le Dg Alioune Badara Fall a préféré ne pas commenter les raisons de la suspension Desdites lignes.

«La décision de suspension est économiquement ultra rationnelle et justifiée» Du côté de la compagnie aérienne nationale, des voix autorisées renseignent que cette route est l'une des plus déficitaires du réseau avec plus de 10 milliards FCfa de pertes par an et -110% de marge négative.

«C'est absolument abyssal et intenable»>, confient des sources.

La compagnie reconnaît l'importance du trafic dans cette zone et en filigrane et préfère le mot suspension et non arrêt.

«La suspension ne veut pas dire arrêt définitif, mais il faut préserver et bien déployer l'argent public»>.

Pour ce qui est du taux de remplissage satisfaisant, Air Sénégal estime que «sur cette route, ne pas se fier au remplissage, car les tarifs sont ultra bradés, anormalement bas, deux fois inférieurs à ce qu'ils devraient être.

Pour espérer équilibrer la ligne aux tarifs moyens actuels, il faudrait un taux de remplissage à plus de 160% (donc impossible) pour ne pas perdre d'argent.

La décision de suspension est donc économiquement ultra rationnelle et justifiée si l'on vise effectivement l'objectif de l'équilibre financier pour la société.

Air Sénégal ne peut pas vivre en permanence sous perfusion d'argent étatique.

Il lui faut équilibrer ses comptes avec une gestion rigoureuse et basée sur les seules réalités financières et de marché».

L'ancien Dg d'Air Sénégal propose une suppression de 800 postes L'ancien Dg d'Air Sénégal, Mamadou Lamine Sow, note dans une contribution que «l'intervention de l'État est primordiale, du recentrage du programme des vols, de la flotte à l'allègement des effectifs, en passant par l'élimination des liaisons non rentables, ce plan a, au niveau descriptif, tout pour fonctionner.

Cependant, au niveau dynamique, ces mesures sont techniques, elles n'auront de chance de réussir qu'avec la mise au travail de l'ensemble du personnel qui devra prendre conscience de la situation critique que traverse la compagnie; une période qui devra être marquée par une forte volonté de recherche d'économies; secouer le personnel en le mettant en face de la précarité de son emploi et des véritables enjeux de l'Entreprise»>.

Le soutien du gouvernement, dit-il, devra être sans faille car les performances de la compagnie contribuent à la vitalité de l'économie nationale dans la triple perspective de la croissance économique, de l'investissement et également du transfert de technologie et d'emplois.

Il poursuit: «Comme pour le programme de vols, Air Sénégal devra diligenter des études poste par poste pour ramener les effectifs aux standards internationaux de 110 à 120 personnels par avion, le ratio est aujourd'hui à 209 agents par avion, ce qui devra conduire à une suppression de 700 à 800 postes>>.

Source: hello-senegal.

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